Médiologie
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48. Médium 48

« Matières à penser » (pour François Dagognet)

Juillet-septembre 2016

par

Publié le : 19 juillet 2016

Un grand esprit a disparu et peu s’en sont avisés.
Réparons une injustice. Rétablissons les hiérarchies. Revenons à nos sources.

Médecin, biologiste, chimiste, François Dagognet (1924-2015) s’est forgé des armes pour délivrer la philosophie de son enfermement universitaire et de ses dérives idéalistes.
À l’étroit dans son amphithéâtre, il a préféré les ateliers des canuts pour connaître les secrets des teintures et les procédés d’impression. Parce qu’un philosophe n’est pas un rat de bibliothèque, il a enquêté dans les verreries et les manufactures de pneus. Délaissant les introspections ressassantes du sujet, il a devancé les médiologues en célébrant les objets.
Quoi de mieux pour éclairer l’intelligence que de la saisir à l’œuvre ?

Sous la direction de Robert Dumas en collaboration avec Robert Damien.

- Pourquoi Dagognet

Ouvrir et fermer le sommaire

Un maître
par Robert Dumas

Pour le médecin Dagognet, le premier de nos outils, le corps multiple et un, pourrait bien donner à la médiologie spn fondement anthropologique.

Une pensée prolétaire
par Julien Pasteur

En allant fouiller l’envers du décor, la philosophie du pauvre ne serait-elle pas la plus riche des philosophies ?

Le parti pris des objets
par Christian Godin

Avec Dagognet, le philosophe quitte son cabinet pour explorer l’atelier et l’usine, où le sujet surgit de ses objets.

Paysage Dagognet
par Monique Sicard

Et si Dagognet, grand pédagogue, n’avait de cesse œuvré à rendre le monde plus habitable, pour lui, pour nous.

Rythmogrammes
par Pierre-Jean Borey

Avec l’inscription des rythmes du corps sur des supports, Marey exhibe et stimule la démarche de Dagognet : projeter dehors le dedans.

Le corps des mots
par Paul Soriano

Si Dagognet s’intéresse aux mots, c’est parce qu’ils constituent un entre-deux, entre le sensible et l’intelligible. Le premier de tous.

À armes inégales
par Régis Debray

Pourquoi, dans notre petit obituaire intellectuel, certains décès émeuvent et montent en « une » et d’autres passent inaperçus en page 27 ? Pourquoi un nom propre brille, tandis qu’un autre reste mat ?

Souvenirs d’un disciple
par Robert Damien

Un disciple de Dagognet témoigne ici, affectueusement, de sa relation avec ce maître paradoxal dont il n’a pas retenu seulement les enseignements mais aussi sa manière très particulière de les délivrer. Un mandarin iconoclaste ?

Variations médiologiques

Le palmarès des lycées de France
par Jean-Yves Chevalier

Un lycée Dagognet ? À Avallon peut-être, où il est décédé, ville dont le lycée porte le nom - charmant mais remplaçable - de « Lycée des Chaumes ».

Le grand dérèglement
par Philippe Guibert

Sur le théâtre des opérations, les rapports de médiatisation succèdent aux rapports de production : la noblesse politique dispute la scène au clergé médiatique, tandis que, dans la salle, le Tiers État entreprend de faire, défaire et contrefaire à sa manière le spectacle.

Espionnez-vous les uns les autres
par Bruno Lavillatte

Jusqu’ici, les services de renseignement recrutaient leurs sources comme on cherche une aiguille dans une botte de foin. À l’ère des réseaux sociaux en ligne, chaque fétu de paille s’offre en aiguille à saisir.

Pour Malraux
par Jacques Lecarme

Avec son livre tardif et posthume, L’Homme précaire et la littérature, Malraux se révèle une fois de plus médiologue. C’est sous cet angle que Jacques Lecarme, malrucien émérite, examine la réédition de cet ouvrage dans le tome 6 et dernier de La Pléiade.