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Le corps : références médiologiques

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par La Rédaction

Publié le : 13 avril 2018. Modifié le : 13 août 2020

Les angles d’attaque sont multiples, à commencer par son statut à travers les âges, tantôt exalté, magnifié, tantôt vilipendé, déploré, selon l’antique préjugé philosophique qui le distingue de l’âme, en général à ses dépens.

Une machine ? Mais quelle machine ? Les réponses sont tellement asservies aux techniques de l’époque qu’elles en deviennent suspectes… Corps marchandise ? Le plus vieux métier du monde : louer son corps… Et si le corps est un « actif » , pourquoi ne pas le vendre - au pire, une réserve de pièces détachées ?

On s’interrogera sur le statut symbolique du corps et de ses organes, de la tête aux pieds, en passant par le cœur, l’estomac et les parties honteuses… Explorer d’innombrables métaphores : corps politique et corps constitués, corps d’armée et jusqu’au corps fait arme, tel celui du kamikaze.

Mais son propre corps, on y revient toujours. C’est lui qui borde nos jouissances, comme il prescrit leur rythme et leur ergonomie à nos chaînes techniques. Au théâtre (Cahiers de Médiologie 1) comme à bicyclette (Cahiers 5) le corps est au centre de la machine, et ce moteur est à la fête. Dans l’énonciation, c’est lui qui pilote et cadre la plupart des messages à coups d’indices, d’effets de présence et d’aura. Pour réchauffer une représentation en général, il est recommandé d’y injecter un peu de corps (la « ligne chair »). Extravasé et prolongé de mille façons dans les prothèses techniques et médiatiques, le corps reste l’alpha et l’oméga de la plupart des circuits. N’est-il pas au centre du monde propre de chacun ? On le fuit, on le complique, on le sophistique, on l’oublie – et c’est encore autour de lui que ça tourne. (Daniel Bougnoux, Abécédaire de Médiologie).


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